25 septembre 2006.

6 Heures. Le réveil sonne.

La conne se lève, prend une douche et s'enveloppe dans une serviette en séchant méticuleusement son corps fragile - Blessé trop de fois par sa folie. Puis elle grimpe sur sa balance, regarde le cadran révélateur avec la même appréhension chaque fois. Satisfaction, moue boudeuse, regard horrifié selon les chiffres inscrit. De toute façon, elle ne mangera pas ce midi, comme tous les autres. Alors elle s'habille, s'emmitoufle dans des pulls et des gilets en laine. Parce qu'elle a froid. Si froid.

La conne se regarde dans un miroir. Rien n'a changé depuis la dernière fois : La conne est vilaine. Son visage trop blanc, et les cernes qui lui grignotent le visage ne font qu'accentuer sa laideur. Et ses cheveux, qu'elle ne prend même plus la peine de coiffer, rajoute une touche a la déraison.

Avant de partir, elle voudrait bien mettre son écharpe, rangé soigneusement dans son placard. Mais. Non, elle se retient. L'été vient de faner, elle en a conscience. Les gens la prendrait pour une folle - Elle l'ait, mais c'est un secret.- si elle rajouté cette élément à son déguisement. Surtout que les Autres portent encore ces tee-shirts qui laissent si bien entrevoir la peau. Alors la conne grelottera dans son coin. Seule, toujours.

Elle quitte enfin sa maison, non sans avoir pris sa bouteille de Coca Cola Light dans le réfrigérateur.

Le froid s'immisce sur les parcelles de peau non protégé : Ah, la conne regrette son écharpe, mais se tais et avance dans l'obscurité de se début de matin.

Elle s'engouffre ensuite dans le bus morose qui l'entraînera vers son lycée stupide. Où, elle ira s'installer a sa place. Tout au fond, seule a sa table. (La conne a demandée à l'être, alors madame le professeur a accordé.) Loin des autres. Elle ne se mélange pas. Elle observe. Écoute. Travaille même.

Puis midi sonne. La conne va s'asseoir dans son coin sombre et s'enivre de lecture. Les livres s'envolent rapidement. Bientôt son stock va être vide et il faudra en racheter. C'est une amoureuse des livres. Elle sourit rien quand y pensant.

Et puis la pause se termine. Tout se répète. Les cours - Le bus - L'arrivé cette fois chez elle.

La conne s'enfermera dans sa chambre, pour retirer ses couches de vêtements. Elle regrimpera sur sa balance, histoire de. Pour se mettre ensuite en pyjama.

La conne ne mangera que très peu - Ou trop. Elle ira par la suite se coucher, pour répéter inlassablement les mêmes gestes le lendemain, et tous ces autres jours maussades.

Je suis lassée.